Durant ces trente dernières années, les sociétés occidentales se sont profondément libéralisées. Cette libéralisation a rendu possible de réels progrès sociaux, mais elle s’est également accompagnée d’une perte de confiance dans l’Etat, d’une instabilité financière et d’une dilution du lien social, ainsi que d’un affaiblissement de la solidarité interpersonnelle et d’un sentiment de perte de sens. Cette face sombre de la libéralisation nourrit aujourd’hui l’émergence de phénomènes réactionnaires dont témoigne la recrudescence du nationalisme, de l’intégrisme et du populisme.
Vouloir poursuivre le mouvement de progrès social nécessite par conséquent de repenser le sens que doit avoir aujourd’hui le politique. La philosophie politique dominante dans les principaux partis de gauche comme de droite, le libéralisme politique, doit être dépassée au profit d’une conception différente du politique : l’humanisme démocratique. Si le libéralisme valorise la poursuite du bonheur individuel, l’humanisme démocratique incite à retrouver, tant individuellement que collectivement, ce qui constitue le sens du politique : la recherche de l’intérêt général.